Voir la source de Amresume 20080404
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<h4>> [[ars_magica|Ars Magica]] > [[amannales_andalouses|Annales Andalouses]] > [[amresumes|Résumés]] > Séance du 4 avril 2008 : Printemps 1166</h4>\\ ---- \\ <h1>Petit manuel de comment tenter de rattraper ses bourdes</h1><br>\\ <br>\\ < { [[amresume_20080208|Fin Hiver 1165-1166]]}<br>\\ <br>\\ {(Séance hilare avec Jan, Gaëtan, Christophe et Yahyâ.)}<br>\\ <br>\\ <h2>1. Où l'on regarde à long terme</h2>\\ Lhiver qui se terminait avait été lun des plus doux de mémoire dhomme. Le col avait gardé un peu dactivités et la transition avec le printemps était plus diffuse. Pourtant, lair des montagnes avait un je ne sais quelque chose en plus qui indiquait le changement de saison. Et nos coeurs se réjouissaient de voir venir les beaux jours. <br><br>\\ Au covenant, tout était calme. Maximus avait refusé de fabriquer de l'or, Antoine ayant confirmé enfin que le Code périphérique l'interdisait expressément. Nous allions devoir trouver d'autres sources de financement. Molos était parti depuis une saison déjà au chevet de son Pater mourant. Il pensait sabsenter pour une année complète au moins et nous avions pris la précaution de lui demander de nous faire parvenir son sceau sil constatait quil ne pourrait revenir à temps pour le Tribunal. Il nous promit dy penser. Molos parti, Artemisia définitivement au loin, Ainhoa en quête dun(e) apprenti(e) pour sa filia, Siméon et moi à nous chamailler sur les routes dIbérie, le covenant avait passé un hiver au ralenti. Le Criamon et moi étions de retour, Ainhoa venait datterrir les ailes vides. La prima décida alors de convoquer un Conseil, lhiver layant amenée à tirer certaines conclusions quant au parcours du covenant. Et notamment sur la proposition d'Antoine, formulée au début de l'hiver (voir [[amresume_20080208|la partie en gras ajouté dans le résumé Hiver 1165-1166]]). <br>\\ « - (Aïello) Chers Sodales, j'ai longuement médité sur le chemin que notre Alliance a parcouru depuis sa création... Et une vision d'une extrême limpidité s'est imposée à moi: nous avons quitté la route certes difficile et pleine d'embûches, mais riche de possibilités que nous nous étions proposée de parcourir ensemble. Il est temps de revenir quelque peu sur nos pas et de retrouver la sente qui est la nôtre. <br>\\ Pour ce faire, nous disposons d'un artefact puissant qui tel le fil d'Ariane nous permettra de nous extraire du labyrinthe où nous nous sommes égarés. Cet artefact, vous le connaissez, et j'en suis l'honorée Gardienne: notre charte. Activons le ensemble (quelques-uns parmi nous ricanèrent) :<br>\\ <br>\\ {Citation: L'alliance se consacre à : (I-1) <br>\\  assurer son indépendance (I-2) <br>\\  acquérir des connaissances détenues par les arabes (I-3) <br>\\  développer les connaissances hermétiques dans le but de faire grandir l'ordre et son savoir (I-4) <br>\\  pourvoir à l'épanouissement et à la sécurité de ses membres(I-5)}<br>\\ <br>L'indépendance du Covenant, l'épanouissement et la sécurité des membres: OK. Mais qu'en est-il du reste ?<br>\\ Notre stratégie a été jusqu'ici de ralentir voire stopper la progression de la reconquête, de manière à éviter la destruction fanatique du savoir ésotérique arabe... Et notre pas fut alerte sur ce sentier, mais nous avons été aveuglés par nos succès et n'avons pas pu ou voulu voir que ce chemin de traverse ne devait être qu'un moyen pour parvenir à rejoindre notre route principale... <br>\\ A quoi sert-il de ralentir la progression des fanatiques chrétiens, si c'est pour refuser d'admettre que d'autres fanatiques, musulmans cette fois, sévissent avec autant de bêtise vis-à-vis du savoir magique arabe ? <br>\\ Notre stratégie ne devait être qu'un moyen de gagner du temps pour recueillir et diffuser la magie arabe, et qu'avons-nous fait ? Nous nous sommes empêtrés dans la politique, parfois la plus vulgaire... <br><br>\\ Il est une question que nous devons nous poser rapidement: croyons-nous pouvoir être victorieux sur deux fronts à la fois, à savoir le ralentissement voire l'arrêt de la reconquête ET la subversion à l'intérieur de l'état Almohade ? Les pèlerins le savent: à chaque bifurcation, le marcheur doit choisir sa voie et faire son deuil des possibilités offertes par le chemin qu'il ne suivra pas... <br><br>\\ Nous avons quelque répit par nos succès, que pensez-vous d'en profiter pour accomplir notre mission principale: capter le savoir ésotérique arabe et le transformer en technique hermétique ? Notre Bonisagus nous a montré la voie, mais nous ne l'avons pas écouté: il lui serait possible d'introduire l'astrologie arabe dans le corpus hermétique, n'est-ce pas précisément un exemple de ce que notre charte nous invite à réaliser ? Mettons en mouvement les moyens qui sont les nôtres pour que cette possibilité se concrétise ! <br><br>\\ En outre, ne devrions-nous pas tous nous atteler, chacun selon nos compétences, selon le chemin qui nous est propre, à opérer ce genre de transfert de savoir? Nous avons chacun notre expertise... Trouvons chacun un expert de tradition arabe qui nous soit homologue et apprenons pour la grandeur de l'Ordre, avant qu'il ne soit trop tard ! <br><br>\\ Et qu'en est-il de la bibliothèque de Cordoue... Elle devrait être une priorité absolue ! Je pense qu'il faut éventuellement envisager une attitude plus musclée... <br><br>\\ Par ailleurs, le travail d'Ombre sur les livres mondains est remarquable: soutenons le et essayons d'étendre le mécanisme à des livres magiques. <br><br>\\ Pour finir, je voudrais vous convaincre de ce que nous ne sommes pas:\\ - PAS un covenant qui défend l'une ou l'autre religion: le fanatisme de part et d'autre est une situation extrinsèque qui nuit à notre mission, ni plus ni moins !\\ - PAS un covenant situé quelque part au centre de l'empire ésotérique de l'Ordre d'Hermes: laissons aux dizaines d'autres covenants "centraux" le soin d'effectuer des recherches magiques et d'inventer des sorts "orthodoxalement hermétiques", si vous me permettez l'expression. Notre situation périphérique est difficile, mais c'est aussi un atout pour l'Ordre et pour nous-mêmes. Il n'y a pas d'autre covenant dans le monde qui ait l'opportunité et la mission sacrée de capturer le savoir magique arabe. Concentrons nous sur la frontière hermético-musulmane, c'est là que nous pouvons exceller, et nous rendre célèbre pour les siècles des siècles !\\ - PAS un sous-covenant de Sader. Nous avons une raison objective de nous allier avec notre Praeco, mais nous ne sommes pas ses sbires. Rappelons nous encore de notre charte: nous sommes indépendants et fiers. <br><br>\\ J'espère avoir pu vous exposer de manière compréhensible certaines de mes cogitations. Permettez moi maitenant de me retirer dans ma grotte, mes articulations se font plus douloureuses récemment et le repos m'est nécessaire.\\ - (Korman, se levant à son tour, grave) Merci, chère Prima, pour ce débat si justement introduit. C'est vrai qu'il y a des choix à faire. Néanmoins, je voudrais discuter certains points et émettre l'une ou l'autre suggestion. <br><br>\\ Tout d'abord, je me suis livré à un rapide calcul grâce aux registres que nous tenons. J'ai comptabilisé, depuis 1155, année de notre installation dans la Vallée des Gardiens, le nombre de saisons que nous avons consacrées chacun à différentes missions. J'ai distingué :\\ - les saisons personnelles (apprentissage solo, excepté de certains savoirs précis), voyages ou travaux pour soi ;\\ - les saisons consacrées à développer et acquérir le savoir arabe (y compris en apprenant certains savoirs précis comme l'arabe ou la connaissance du Coran) ;\\ - les saisons d'aménagement du covenant (maisons, champs, labos) ;\\ - les saisons pour acquérir du vis, développer la magie hermétique (y compris en apprenant certains arts/formes à un sodalis ou un apprenti), accroître la bibliothèque en magie hermétique ;\\ - les saisons de protection du covenant ;\\ - les saisons politiques (et là, pour vérifier les dires de la Prima, j'ai mêlé saisons de politique hermétique ET de politique arabe) ;\\ - enfin, les saisons consacrées à l'élaboration de potions de longévité qui constituent une nécessité vitale.\\ <br><br>\\ Voici les résultats (en saisons), depuis le printemps 1155 à l'automne 1165 : <br>\\ <a href="http://www.casimages.com"><img src="http://nsm01.casimages.com/img/2008/04/01//08040101115421721896430.jpg" alt="Image hébergée par Casimages.com : votre hébergeur d images simple et gratuit" border="0"/></a>\\ <br><br>\\ - Comme on peut le voir, nous avons passé un tiers de notre temps à trouver, récolter, échanger du vis, à étudier les phénomènes magiques et les auras de notre région, à créer des sorts pour améliorer le covenant, à copier des ouvrages, à enseigner des arts ou techniques à nos pairs ou apprentis. Molos a été le plus productif en la matière.\\ - Nous avons passé énormément de temps en perspectives personnelles (1/5 du temps écoulé), surtout dame Anne, mais moins que ce que le conseil a théoriquement accordé (1/2 du temps). En somme, nous restons assez collectivistes.\\ - La politique a pris 36 saisons (1/8 ), dont un tiers pour les affaires hermétiques et le reste pour explorer la région, stabiliser la reconquête avec l'expédition en Castille et gérer nos relations avec le nouveau Sultan. J'ai assuré seul un tiers de cette mission !\\ - L'aménagement et la protection du covenant (incluant une expédition en Arcadie) occupe un temps conséquent, mais on est parti de zéro ici.\\ - Le savoir arabe est bien la dernière de nos priorités, derrière même le temps consacré aux potions. Sur les 26 saisons que 8 mages y ont consacrées, 9 sont passées à étudier l'arabe et 5 à étudier le Coran ! C'est assez pathétique.\\ <br><br>\\ Oui, notre covenant a pour but de rassembler le savoir arabe et l'introduire dans la magie hermétique. Et en effet, nous avons de multiples pistes ouvertes devant nous, des débuts de chemins que nous n'avons pas empruntés plus loin. Mais pourquoi cela ? Il me semble que les mages d'Aquae Arcanum, dans leur majorité, ne vont pas plus loin parce qu'ils ne le souhaitent pas vraiment. A part Antoine qui a ouvert une voie capitale, les autres rechignent pour divers motifs. Les principales réticences sont : <br>\\ 1. d'ordre religieux : pour beaucoup d'entre nous, l'islam est une religion inférieure (j'en veux pour preuve le mépris avec lequel certains parlent des musulmans et le fait qu'Anne, la plus à cheval sur sa religion après Gilles, n'y a jamais consacré une seule saison). Comment dès lors entrer dans les arcanes de la magie arabe alors que celle-ci s'appuie sur la foi ? <br>\\ 2. d'ordre matériel : comme le prouve le tableau et comme le montre encore la réaction de Siméon, la principale préoccupation de la majorité des mages, c'est développer son confort et sa puissance. Apprendre de nouveaux sorts hermétiques, créer de l'or, aménager son sanctum, etc. Loin de moi l'idée de rejeter la nécessité d'améliorer notre quotidien et d'assoir notre autorité sur la région afin de mieux nous protéger, mais cet objectif a été le principal suivi depuis notre installation. Et si nous n'y prenons pas garde, nous demanderons toujours plus dans une quête sans fin. <br>\\ 3. d'ordre politique : les mages arabes sont aujourd'hui traqués et les bibliothèques fermées. Nous avons déjà expérimenté les difficultés pour entrer en contact avec eux et accéder à ce que nous cherchons. <br><br>\\ Par contre, et là je m'inscris en faux par rapport aux dires d'Aïello, chiffres à l'appui, la politique, tant hermétique qu'arabe, ne nous a pas tant accaparés que cela ! D'autant que comme je l'ai dit, je m'en suis chargé pour une bonne part. <br>\\ J'aimerais également souligner deux éléments supplémentaires :\\ - je peux comprendre que cette question nous apparaisse comme énorme car elle nous a occupés ce dernier automne. Mais en dehors de cela et de la Castille (qui s'est étendue sur 3 saisons), il n'y a pas grand chose. Je dirais même que notre apathie a, à plusieurs reprises, provoqué de notre part des réactions hâtives et énergiques pour éviter le précipice. Le Destin nous a beaucoup aidés et nous nous en sommes souvent tirés que grâce à la baraka (rappelez-vous le procès mené contre Aquae par Tormigus, ou l'arrivée incroyable de Shirin, la fille du Sultan, parmi nous) !\\ - En outre, pour poursuivre le but 1er du covenant (auquel je souscris pleinement, puisque c'est pour cela que je suis entré à Aquae), il faut pouvoir assurer un minimum la pérennité des ressources. Le savoir arabe ibérique, de par son contact régulier avec l'Occident, est sans doute le plus facile, le plus riche et le plus rapide à intégrer dans le savoir hermétique. Si les Almohades ou si les Reconquêtes détruisent les livres, tuent les mages, nous perdrons tout. Il nous faudra quitter l'Ibérie pour tout recommencer, une nouvelle fois, plus au Sud. <br>\\ <br>\\ Pour toutes ces raisons, Aïello, l'investissement politique que tu dénigres est au contraire une nécessité au service de notre but premier. J'ajoute que c'est maintenant qu'il nous faut porter la charge, afin qu'après le prochain Tribunal, ce moyen soit moins pressant et que nous n'ayions plus qu'à gérer nos relations de bon voisinage. <br>\\ <br>\\ De ce fait, il me semble que pour atteindre notre objectif, 2 priorités sont devant nous : <br>\\ 1. Écarter définitivement la menace reconquête. Nous devons reprendre la main et profiter de l'affaire du Parma pour stopper une bonne fois pour toutes les mages qui menacent de tout détruire par le feu en Andalousie. <br>\\ 2. Sauver le savoir arabe de l'obscurantisme almohade et donc accélérer le développement du trafic d'ouvrages vers notre covenant, voire, comme le suggère Aïello, mener une expédition énergique sur Cordoue. <br>\\ <br>\\ Quant à la piste d'Antoine, elle doit être maintenue en permanence dès aujourd'hui. Une fois les menaces les plus lourdes écartées, le temps consacré à cette piste ne fera qu'augmenter. <br>\\ <br>\\ En somme, nous devrions définir le nombre de saisons covenant disponibles au total chaque année (2 saisons par mage et 9 mages font 18 saisons), calculer combien DOIVENT être consacrées au covenant, au vis, et aux charges indispensables, et répartir le reste entre les 3 axes qui viennent d'être précisés d'ici au prochain tribunal. <br>\\ Telle est ma proposition.\\ - (Aïello) Korman, j'entends que selon toi il est possible de stopper la Reconquête, mais on ne peut tout miser là-dessus ! Ce serait naïf !\\ - (Maximus) Il y a un moyen de la stopper, ce serait risqué mais faisable. Mais les Almohades vont tout casser. Stupidité ! Je vois donc 2 priorités :<br>\\ 1.accumuler les connaissances arabes<br>\\ 2.développer les ressources mondaines et magiques du covenant pour pouvoir soutenir tout travail de recherche comme celui d'Antoine. Nous devons être capables de faire face à toute menace, du Sud ou du Nord !\\ - (Aïello) J'entends bien. Mais c'est comme aux échecs, voyez-vous. Il y a le plateau ici, avec 4 pions, chacun représentant un objectif. Il n'est pas possible, même pour la Dame, de viser les 4 cibles à la fois !\\ - (Antoine) Hum. Notre objectif est-il d'accumuler le savoir arabe ou de pouvoir sauver un élément et le transférer dans la magie hermétique ?\\ - (Korman) Je crois que nous nous égarons de nouveau. Le projet d'Antoine et tout autre du même acabit sont essentiels ! Mais nous ne pouvons les mener à bien si, je me répète, le pays autour de nous est à feu et à sang. Vous savez, les Almoravides étaient aussi des berbères intégristes venus renverser le pouvoir vacillant en Ibérie. Et voyez ce qu'ils sont devenus : les défendeurs des arts et de la Beauté ! Je suis convaincu qu'en stoppant la Reconquête, les Almohades pourront alors s'assouplir et s'adapter comme leurs prédecesseurs.\\ - (Aïello) Moui, je suis d'accord sur le long terme.\\ - (Maximus) Korman, réfléchis ! À court terme, les bibliothèques seront brûlées...\\ - (Korman) Si peu !\\ - (Maximus) Nous devons tout mettre dans la récolte d'informations et de livres.\\ - (Korman) Je voudrais rappeler à mes sodalès qu'il y a, dans le clan Reconquête, des créatures non humaines et non pacifiques qui nous attaquent en permanence. Stopper la Reconquête sert notre sécurité !\\ - (Aïello) On ne peut tout faire à la fois. Arrêter la Reconquête va bouffer toutes nos ressources. Non, d'abord, il nous faut sauvegarder... » C'était un brouhaha. Chacun venait avec son objectif. Je décidai d'accentuer la pression pour un passage en force.<br>\\ « - (Korman) Sodalès ! Je ne demande pas grand chose : 6 saisons ! 6 saisons pour tenter de stopper la Reconquête. On a manqué une occasion en or. Et je suis prêt à parier que des reconquête sont impliqués dans la transmission du Parma à des mages arabes.\\ - (Aïello) Pas 6, 1 saison !\\ - (Antoine) [[puis_-je|Puis-je]] vous rappeler qu'au départ, NOUS devions arrêter la Reconquête tandis que les autres romans se chargeaient des Almohades ? Cela fait sauter un objectif.\\ - (Aïello) Résumons. Maximus dit : bouquins et amélioration du covenant. Je dis : bouquins. Korman dit : stopper la Reconquête. Ça fait 3 objectifs...\\ - (Korman) Stopper la Reconquête soutient aussi les deux autres objectifs. On augmente notre sécurité. Quant aux bouquins, qui nous dit qu'une fois l'Ibérie totalement christianisée, le savoir arabe ne sera pas censuré ? Notre but sera alors sans issue !\\ - (Aïello, dodelinant de la tête) OK, OK. Voici ma proposition : d'ici le Tribunal, on répare l'enquête ratée de Tsiniah, ET on cherche un moyen sérieux pour pénétrer la bibliothèque de Cordoue ET on consacre un peu de temps à améliorer le covenant. » Le Conseil approuva. Je venais de remporter une victoire.<br>\\ <br>\\ Ainsi donc, chacun s'attela à une nouvelle tâche. Antoine allait chercher des ouvrages chez les Sahirs, Siméon irait enquêter autour de la bibliothèque de Cordoue (qui faisait quoi, quelles protections magiques, quels trafics). [[sans_-_ombre|Sans-Ombre]] intensifierait le trafic d'ouvrages qu'il avait découvert. Cela remplissait un premier objectif. Anne aidait Aubrin qui avait fini d'installer son labo (cela lui avait quand même pris 6 saisons et une mage. Nous étions convaincus qu'il avait tenté d'abuser d'Artemisia !!!) et qui entamait désormais son travail sur la Beauté. Ainhoa, elle, repartit en quête d'un(e) apprenti(e) pour sa filia. Cela concourait à un deuxième objectif, dans lequel nous pouvions également ranger Shirine, qui approfondirait ses connaissances latines avec Wigéric, Galena qui récolterait l'Herbam autour du lac, Vedra qui irait négocier de l'Herbam contre de l'animal et Ainhoa (encore) qui lancerait, avant de partir, un cercle des végétaux pour gagner une récolte. Enfin, Maximus, Aïello et moi irions reprendre le travail sur la trahison du Parma. J'écrivis une lettre à Relegare pour décommander son arrivée en m'excusant mille et mille fois, puis rejoignis mes sodalés. Avec Zamma (qui fêtait ses 43 printemps), et Kia (qui devenait une belle femme pleine d'assurance), nous prîmes la route vers le Sud.\\ <br>\\ <br>\\ <h2>2. Où Azadel doit se demander quoi, où Tsiniah sait ce qu'il faut en penser</h2>\\ Deux semaines plus tard, un page écartait devant les lourdes tentures brodées d'or qui masquaient le salon d'Azadel. Nous dominant de sa haute prestance, le Praeco nous accueillit avec courtoisie.<br>\\ « - (Azadel) Prima ! Quel plaisir de vous voir.\\ - (Aïello) Merci, Praeco. Habituellement, c'est un grand plaisir pour moi aussi de vous rencontrer, mais aujourd'hui, je suis honteuse d'être là devant vous. J'ai appris comment des représentants d'Aquae Arcanum se sont comportés avec vous. (Maximus souriait sans gêne, je restais de marbre)\\ - (Azadel) Je suis sûr que ce n'est rien de grave.\\ - (Aïello) Quand nous avons convenu de quelque chose, il me semble que le minimum est que la chose soit menée à bien.\\ - (Azadel, faussement innocent) Vous vous référez à l'affaire de la Maison des Étoiles ?\\ - (Aïello, opinant du chef) Une affaire menée de façon indigne.\\ - (Azadel, bon prince) Ils ont réagi par rapport à un danger où ils se sont sentis impuissants (Pan ! La gifle !). Et ils se sont référés à leurs supérieurs qui sont là pour ça.\\ - (Aïello) [[peut-|Peut-]]être, mais nous aurions dû régler d'abord l'affaire entre nous avant de...\\ - (Azadel) Ne vous faites pas de reproches, chère Prima.\\ - (Aïello) Je ne me reproche rien personnellement mais nous devons assumer les conséquences. [[pouvons_-nous|Pouvons-nous]]... euh... hum...\\ - (Maximus) Ma Prima veut dire que nous serions honorés de mettre les meilleurs éléments possibles à charge de résoudre le problème.\\ - (Azadel) Vous n'avez pas besoin de vous démener comme ça. Les agissements de la Maison des Étoiles sont clos.\\ - (Maximus) Les agissements de la Maison des Étoiles ne sont pas les seuls en cause. Il y a aussi la source.\\ - (Azadel) Je ne puis tout vous révéler mais vous ne devriez pas vous en faire.\\ - (Aïello) Rien que nous puissions faire même en nous baladant ?\\ - (Azadel) Le danger pour l'Ordre est clos. Maintenant, si vous avez du temps pour vérifier certaines choses...\\ - (Korman, sortant de sa réserve) Et le danger pour l'Ibérie ? Pour les romans ? Tout cela pue la machination.\\ - (Azadel) Je pense que certains mages pourraient peut-être être en cause. Et une machination est possible. Je comprends que les romans puissent s'inquiéter de la situation politique actuelle. Mais je le répète : le danger est clos. Je ne crois pas, pour ma part, si des mages non hermétiques ont échappé à un événement qui aurait eu lieu dans la Maison des Étoiles au cours d'une visite que moi et d'autres avons faite. Tous ceux qui étaient là sont hors d'état de nuire. »<br>\\ S'en suivit une discussion entre nous au bout de laquelle Azadel convint que si tout était sous contrôle, un second point de vue n'était jamais inutile. Nous pouvions donc partir. Il nous confirma que Tsiniah était toujours à Alicante, du moins la dernière fois qu'il l'avait vue. Avant de partir, je lui demandai s'il confirmait la création de deux covenants reconquête. Il confirma : le premier Jerbiton, le second Tytalus, ils affirmaient leur désir de renforcer la chrétienté en Ibérie. Ce qui ne me rassura en rien.<br><br>\\ Juste avant de nous éclipser, Aïello osa une évocation de la tête de bouc démoniaque. Azadel s'assombrit et répondit l'avoir remise à Zarastra, ne sachant rien de plus. Puis, il nous congédia.\\ Nous prîmes quelques heures pour nous rafraîchir, pointant au passage le bout du nez à la bibliothèque pour connaître les possibilités et tarifs de lecture. Le chef bibliothécaire expliqua qu'un Summa Muto, par exemple, de niveau 4 coûtait 2 pions pour une saison ; de niveau 10, il fallait rendre service à Sader ; de niveau 15, c'était inaccessible. Quant à nous acheter un ouvrage, il fallait un Summa de niveau 10 ou plus, ou un Tractatus de bonne qualité. Je ne me faisais guère d'illusions sur la divergence entre Sader et Aquae quant à la manière d'entendre « de bonne qualité »...<br><br>\\ Le soir même, un navire faisait voile vers le [[nord_-_est|Nord-Est]], emportant quelques passagers parmi lesquels 3 mages et deux grogs. <br><br><br>\\ La Voyageuse était toujours bien là. Nous n'osions aller la trouver directement et nous jugeâmes plus sage de retrouver d'abord les deux mages arabes, Ouloub et Abib. Ils étaient fidèles à leur table, buvant un thé et jouant aux échecs. Ils se montrèrent ravis de me revoir. Nous nous installâmes pour trinquer avec eux et je proposai même une partie d'échecs. Elle se déroula dans la bonhomie et se conclut, à mon grand plaisir, par un Pat. Mon adversaire et moi nous montrâmes honorés. Maximus voulut faire son malin et tenter le coup lui aussi, il finit battu. Cette entrée en matière terminée, nos hôtes nous invitèrent dans les jardins de la ville, pour profiter de l'ombre et de la discrétion des orangers. Il faisait doux, le ciel était parcouru de petits moutons paisibles. Ouloub se frotta le genou avant de lâcher tranquillement :<br>\\ « - (Ouloub) Mmmm. Korman, votre dernière visite a été visiblement fructueuse. Les choses ont changé.\\ - (Maximus) En bien ou en mal ?\\ - (Abib) En plus calme.\\ - (Korman) Hum. Les Fils de la Lumière ont-ils été tous... neutralisés ?\\ - (Ouloub) C'est le calme aujourd'hui, n'est-ce pas cela qui compte ?\\ - (Korman) [[pardonnez_-moi|Pardonnez-moi]] si ma question vous importune mais je la pose par inquiétude pour votre situation. L'intervention qui a suivi ma visite pourrait avoir été mal prise et si l'un d'entre eux a pu s'esquiver, il pourrait faire courir un grand risque aux vôtres qui ont réussi à préserver leur anonymat. Une dénonciation peut arriver...\\ - (Abib) Mmmh. Cela est vrai. Mais nous ne savons pas grand chose. Nous pensions que vous avez agi directement.\\ - (Korman) Euh... disons que c'est un peu plus compliqué. »<br>\\ Je ne révélai rien à propos d'Azadel, me contentant d'évoquer la possibilité de ne pas être venu seul. La présence d'Aïello et Maximus en témoignait. Les deux mages arabes les regardaient avec politesse et suspicion. Visiblement, ils ne croyaient pas en leur pseudo conversion à l'Islam. Néanmoins, ils évoquèrent l'existence d'autres maisons de la Secte, situées dans d'autres villes. Ils promirent de se renseigner et de nous donner plus de précisions après la prière du vendredi.<br>\\ « - (Korman) Très bien, nous serons là. Merci déjà pour votre aide. Si vous avez besoin d'un soutien, et que cela est dans nos cordes, n'hésitez pas ! Les amis de nos amis sont nos amis. Ah ! Et si vous désirez nous contacter, laissez un message à l'Auberge du Croissant de Lune.\\ - (Ouloub) Très bonne adresse.\\ - (Maximus) [[puis_-je|Puis-je]] vous demander si vous avez entendu parler des djinns ?\\ - (Abib, surpris) Les djinns ? Je ne sais pas ce que c'est.\\ - (Ouloub) Les Almohades en parlent parfois et les désignent comme les incarnations physiques du péché des hommes sur Terre.\\ - (Aïello) Et... sauriez-vous où on pourrait trouver des ouvrages traitant de sujets... qui nous concernent vous et nous, gens... euh... particuliers ?\\ - (Ouloub) Je ne sais pas écrire, malheureusement. J'étais cuisinier de cour et je préparais des décoctions pour les maux de ventre ! De toute façon, les femmes ne devraient pas avoir accès à l'écrit. La Parole Divine transmise par les hommes leur suffit !\\ - (Abib) Pareil !\\ - (Aïello) J'entends. Si vous aviez accès à des livres, c'étaient des livres de recettes !\\ - (Ouloub) C'est ça ! Mais... euh... je ne les lisais pas, je les brûlais.\\ - (Aïello) Intéressant. Si vous en avez encore, on pourrait faire des échanges, histoire de tester les différents types de combustibles ?\\ - (Abib) Si vous voulez. » Et ils prirent rapidement congé.<br><br>\\ Je proposai alors d'aller voir Aïcha, histoire de prendre la température du côté de Tsiniah. Maximus et Aïello me suivirent jusqu'à la demeure du marchand et je laissai au portier un message pour l'apprentie. Le lendemain, elle était là, au rendez-vous fixé, burka pourpre aisément reconnaissable malgré la foule, malgré les voiles recouvrant désormais toutes les femmes et malgré les étalages de fruits, de légumes et de cuivres. Je ne sais si je la vis avant qu'elle nous aperçoive. Il était impossible de nous rater : Aïello marchait sous une burka elle aussi, sorte de montagne verdâtre (quel horrible choix de couleur !) bousculant les passants. <br><br>\\ Je m'excusai d'emblée, déplorant que Siméon ait trahi la promesse que je lui avais faite de ne pas révéler son intervention. Aïcha sembla ne pas s'en soucier. Elle expliqua que des mages hermétiques étaient allés à la Maison des Étoiles et que depuis, celle-ci était abandonnée. Je tentai de savoir si Tsiniah avait pris ombrage de la tournure des événements. Aïcha fut sans équivoque : « Il y a en Ibérie une douzaine de mages indépendants. Combien sont romans ? Oui, maître Korman, une seule ! Ma mater espérait que vous ne seriez pas comme Estancia es Karida ou Prospectus Locus ! Par trois ou quatre fois, elle a essayé de vous tendre la main mais vous êtes allés demander de l'aide à Azadel qui est intervenu dans la ville même où Dame Tsiniah réside. Ne vous attendez pas à un accueil chaleureux ! » Elle n'avait jamais été aussi directe. Je m'excusai encore. Quelques minutes plus tard, estimant en avoir trop dit, elle se retira.<br><br>\\ Je me sentais en dette vis à vis de Tsiniah. Aïello et Maximus le comprenaient bien et critiquaient l'empressement de Siméon à clôturer l'enquête. Leur avis me fit du bien, car je m'étais senti assez isolé dans cette histoire. Nous avions fait le tour des protagonistes. Restait à attendre le vendredi. Et que faire en attendant, sinon aller visiter la Maison des Étoiles ?<br><br>\\ <h2>3.La Maison des Étoiles</h2>\\ Il faisait frais. Le soleil s'était à peine levé que nous avions pris la route du [[nord_-_est|Nord-Est]]. La voie principale était bordée de platanes, laissant fuir de part et d'autre de petits chemins qui filaient à travers champs vers des hameaux ou des fermes. Orangers, citronniers, champs de riz, canaux d'irrigation, la campagne environnante était colorée, fertile, riche. On respirait la nature en pleine éclosion, l'air chargé de parfums doux. Bénéficiant de la clémence du matin, hommes, femmes, enfants et bestiaux s'activaient qui dans les champs, qui au pied des portes de maisons. Nous renseignant auprès des paysans qui se montraient surpris, nous n'eûmes pas trop de mal à trouver la route de l'Hacienda, à moins d'une heure de la ville. On y accédait par un de ces chemins latéraux, quittant la voie principale pour se plonger dans un bois. L'Hacienda était de l'autre côté, à l'orée, entourée d'une haute enceinte blanchie à la chaux. <br><br>\\ Le portail était imposant, remarquable travail en fer forgé. Loin derrière, à un quart d'heure de marche, une belle bâtisse carrée, blanche, encadrée de dépendances, silencieuse. Autour de nous, rien à signaler : coincés entre le mur et le bois, on ne pouvait nous voir. Maximus lança un sort sur la serrure. La porte s'ouvrit et Maximus comprit qu'elle n'était pas fermée. Il suffisait de la pousser. Nous entrâmes et Maximus ferma magiquement à clé. À notre droite, une tour de garde avec des chiens qui dormaient. L'un d'entre eux dressa l'oreille, ouvrit un oeil et commença à se relever. Aïello n'hésita pas. Un sort jaillit de sa main et la bête se figea. Elle l'approcha et se mit à lui parler. Voir un humain, même comme Aïello, discuter avec un animal, restait pour moi un spectacle déroutant, fascinant aussi car Allah avait donc donné la parole aux bêtes, même si elle différait de la nôtre. Et ici, cela semblait fructueux. Quand Aïello se releva, elle nous expliqua que d'après le chien, des humains occupaient l'hacienda. C'étaient de nouveaux « maîtres », peu appréciés des canidés, entrés sans autorisation après un temps d'abandon. Il y avait là une portée... euh.. 4 ou 5 mâles qui les nourrissaient et qui, contrairement aux précédents maîtres, « ne sentaient pas bizarre ». Maximus sentait « bizarre ». Le message était clair. Aïello avait appris que les hommes dormaient à midi et avait obtenu que les chiens les laissent tranquilles. Ils se réveillèrent d'ailleurs, se levèrent et passèrent entre les tiges de la grille pour aller pisser le long de l'enceinte. Rapidement, nous nous mîmes d'accord : j'avais un quart d'heure pour savoir si ces hommes seraient hostiles ou pas. Je me lançai un sort d'Aura de l'autorité juste et me dirigeai d'un pas ferme vers la demeure. <br><br>\\ La cour était déserte. Je sentais de la magie en ces lieux. La maison semblait vide. L'étable, elle, était entrouverte et une chaise était posée contre le mur. Comme si les hommes avaient préféré délaisser l'appartement principal. Debout au milieu, les poings sur les hanches, j'entendis soudain une voix sombre :<br>\\ « - (Inconnu) Qui va là ?\\ - (Korman) C'est à moi de vous demander cela ! Sortez, que je vous voie ! (Un gars patibulaire apparut) Qui êtes-vous ? Que faites-vous chez moi ?\\ - (L'inconnu) Euh... c'est chez vous ?\\ - (Korman) Oui ! Que faites-vous ici ? » Visiblement, le sort fonctionnait bien et ma démarche l'avait décontenancé. Très vite, l'homme sembla gêné, inquiet. Il répondit à toutes mes questions : ils étaient là depuis 3 à 5 jours, ayant trouvé une maison vide comme l'avaient dit les domestiques qui avaient fui depuis la disparition de leurs maîtres. Ils étaient 5, se présentant comme des saisonniers venus de Valence. À leur mine et à leur équipement, il était facile de comprendre qu'il s'agissait de brigands ou de soldats. Le remarquant, le meneur bredouilla, expliquant que ses compagnons et lui avaient défendu la cité puis, après la prise par les chrétiens, étaient restés quelques temps à survivre avant de déserter. Après un voyage fait de rapines et de quelques meurtres, ils étaient arrivés ici. Ils semblaient encore capables de discipline. Les serviteurs des anciens propriétaires avaient parlé de fantômes. Les nouveaux venus n'y croyaient évidemment pas mais ils laissaient la demeure tranquille (ben voyons !). Ils avaient constaté également deux passages nocturnes en 5 nuits, des hommes qui apparaissaient dans le bâtiment principal au milieu de la nuit. Les déserteurs avaient préféré se tenir à l'écart. Satisfait de leurs réponses, je les enjoignis de me suivre, évoquant la possibilité d'un travail.<br><br>\\ Nous revînmes à la grille, auprès d'Aïello et Maximus. À peine avais-je fait un pas vers mes compagnons pour leur expliquer que les marauds se mirent à courir. Voyant la grille fermée à clé, ils se mirent à l'escalader. Nous chargeâmes. Deux étaient déjà de l'autre côté, deux encore ici à grimper. Le dernier attendait son tour en criant. Les deux en haut sautèrent et détalèrent. Maximus et Aïello immobilisèrent le dernier. Un coup pour l'assommer et nous le ramenâmes à la demeure principale, en emportant leurs affaires abandonnées devant le portail. Je pestais : ils auraient fait de bons soldats pour le covenant et, comme des idiots, ils avaient préféré fuir alors que leur liberté était menacée à chaque instant par les soldats almohades. Tant pis pour eux !<br><br>\\ Nous entrâmes dans le bâtiment principal via une grande veranda en bois sculpté, peint en blanc. À l'intérieur, l'air était plus frais. Nos regards se posèrent sur le mobilier, très chic, et le sol marbré. Au centre de la pièce, un grand soleil en pierre marbrée était inséré dans le dallage. Au centre du soleil, la représentation d'une flamme. Nous échangeâmes un regard : nos peaux picotaient. « Ça pue la magie ici. » fit Aïello. Un petit sort le confirma : l'aura était très forte (5). Nous laissâmes notre prisonnier inconscient ligoté sur une chaise pour fouiller la demeure. Bien sûr, d'autres étaient déjà passé avant nous et tout ce qui avait de la valeur (tapis, objets) avait disparu. Maximus sonda les murs, sans rien trouver. Il lança un Intellego Terram, sans résultat. Nous arrivâmes alors dans le salon. Et je commençai à comprendre.<br><br>\\ Le salon était une grande pièce aménagée de façon plus religieuse, comme dans un temple. Nous étions dans le coeur de la secte. Le sol était entaché de traces de combats. Des objets étaient renversés, contrairement aux autres pièces où elles avaient simplement été enlevées. Les habitants s'étaient battus ici, et pas ailleurs. Il ne fallait pas être devin pour comprendre que tout était organisé autour du culte du soleil. La forme des bougeoirs, les motifs insérés dans le sol, les braseros, la position de la fenêtre censée illuminer le centre de la pièce au lever... Nous étions en fait dans un Temple dédié à l'ancien culte de Mithras. Aïello, Maximus et moi étions d'accord sur ce point. On raconte que Criamon était allé en Perse pour rencontrer le culte de Mithras et obtenir de l'aide afin de percer l'Énigme. Aïello ajouta que l'Europe était devenue chrétienne car l'Empereur romain Constantin, qui était un adepte de Mithras comme beaucoup de romains, avait cru voir une croix dans le soleil, peu avant une grande bataille. Il avait annoncé qu'en cas de victoire, il se convertirait au christianisme. C'était absolument passionnant!<br><br>\\ Pendant que je notais la présence d'une alcôve vidée, Maximus tenta de lancer des sorts. Il rata une fois, deux fois, trois fois. Il hurla. Aïello et moi nous retournâmes vers lui. Il roulait par terre, haletant du plus profond de ses poumons, les yeux révulsés, la bave coulant au coin des lèvres, les membres raidis et agités par saccades. « Max ! Maaax ! Qu'est-ce que tu as ? » Maximus se releva soudain, en transe, et se mit à marcher vers l'alcôve, à pas lents, comme un zombie. Il s'effondra de nouveau. Je me précipitai pour l'aider. Son visage se détendit et ses yeux papillonnèrent, comme à son réveil. Maximus revenait à nous, épuisé.<br><br>\\ Petit à petit, il nous expliqua avoir eu un délire de lumière, avec comme un bruit de battement de coeur qui s'accélérait. Il a vu la Vraie Lumière. Je l'écoutai, avide et envieux. Maximus venait de traverser sans doute un épisode de distorsion, une plongée dans la magie pure, et il se rendit compte qu'il avait acquis une connaissance approfondie de l'Ignem. Lessivé, il se coucha et s'endormit.<br><br>\\ Le soir tombait. De retour auprès du prisonnier, nous le réveillâmes doucement. Aïello l'interrogea, disant n'avoir aucun intérêt pour les objets volés. Elle voulait savoir si des personnes bizarres comme elle, comme Maximus ou comme moi s'étaient pointées à l'Hacienda. L'homme reparla des deux visites nocturnes. La première était l'oeuvre de voyous. Ils les avaient laissé faire, tout ayant déjà été volé. La seconde fois par contre, il s'agissait d'un homme en belle djellaba et de ses 2 gardes. Le prisonnier, qui s'appelait Mustapha, décrivit la robe du visiteur (broderies argentées en arabesques, barbe entière), et estima sa visite à [[1h30|1h30]] 2h. Mustapha et ses compagnons l'avaient espionné sans se manifester. Ils n'avaient rien entendu de ses paroles.\\ À la fin de son récit, je fis le point de la situation avec Mustapha. Assez rapidement, il convint qu'un travail auprès de nous était sans doute la seule solution honorable qui lui restait. Je le libérai et lui donnai une arme. Il était engagé.<br><br>\\ Maximus nous rejoignit, en meilleure forme. Nous fouillâmes les caves. Elles servaient de chaufferie, juste sous le salon. Le reste avait été pillé. Maximus sonda les murs, sans rien obtenir. Les dépendances étaient tout aussi vides. Nous décidâmes de passer la nuit sur place.<br><br>\\ Le lendemain, Aïello alla acheter de la viande dans un hameau voisin, qu'elle distribua aux chiens évidemment ravis. Elle les interrogea encore et apprit seulement que le visiteur décrit par Mustapha n'était pas un de leurs anciens maîtres. Quant à le retrouver, c'était impossible. Par contre, les chiens acceptèrent de pister les 4 collègues de Mustapha. Nous restâmes une nuit de plus, paisible et sans incident. Le lendemain, les chiens revenaient nous annoncer que les bandits avaient quitté la région. Il ne nous restait plus qu'à rentrer à Alicante. La chienne avec qui Aïello avait devisé la première fois, et qui semblait être la chef de meute, accepta de nous suivre, en restant libre de nous quitter quand elle le désirait. Les mains vides mais avec un chien et un garde en plus, nous fermâmes le portail une dernière fois, laissant derrière nous la Maison des Étoiles.<br><br>\\ <h2>4. Éclair et mort</h2>\\ Zamma et Kia nous accueillirent à l'auberge, ayant veillé sur nos bagages. Ils souhaitèrent la bienvenue à Mustapha, selon leur mode : très sobre pour Zamma, assez sèche pour Kia. Nous flânâmes dans la ville qui bruissait de multiples rumeurs, la plus importante étant que les Almohades avaient entamé le blocus de Valence. Cette nouvelle me rendait nerveux. J'aurais tant voulu trouver un moyen pour les aider à reconquérir la ville !<br><br>\\ Lorsque l'heure de la prière fut annoncée par le muezzin, nous partîmes tous les 6, hommes et femmes séparés, vers la mosquée. Une foule dense était rassemblée pour louer le nom d'Allah. Puisse sa Miséricorde nous guider vers Lui. Nous rejoignîmes Abib et Ouloub qui nous emmenèrent dans leur jardin favori. Un jeu d'échecs apparut et Maximus et moi réussîmes à terminer chacun une partie à égalité. Nos deux compères lâchèrent alors leur morceau. « Vous trouverez des Fils de la Lumière à Cadix et à Jaen. On en a trouvé un à Alicante (vous savez qu'ils aiment se raser ? C'est bizarre, non ?). Il loge clandestinement chez un ami scribe dans l'administration de l'armée. Le mage s'appelle Harchan, et le scribe Medmed. Voilà l'adresse : petite rue des Cordiers. Il se planque, ne se montre pas. C'est tout ce que nous savons. » Nous les remerciâmes et ils se faufilèrent pour disparaître dans la ville.<br><br>\\ Moins d'une demie-heure après, nos grogs faisaient du repérage dans le quartier. La maison du scribe était petite et étroite. Une famille vivait en bas, louant la chambre de l'étage à un célibataire le scribe vivant là avec « un ami malade ». En journée, le propriétaire et le scribe allaient travailler. La femme faisait le ménage en gardant les enfants. Nous ne perdîmes pas de temps : le repérage ayant duré quelques jours, nous attendîmes le moment où la femme allait au lavoir avec les enfants. Dès qu'elle disparut au coin, Maximus, Aïello et moi entrâmes, accompagné de la chienne. Nos trois grogs faisaient le guet à l'extérieur.<br><br>\\ La maison était exiguë, encombrée d'objets usuels. J'avais pris la précaution de lancer un Pas du derviche, ce qui me permit de grimper à l'étage sans un bruit. L'escalier était barré par une porte. Je m'approchai, mesurant ma respiration. Doucement, je portai la main à la porte et la poussai. Elle ne grinça pas. Je franchis la dernière marche et entrai dans la pièce. Minuscule. Un cri en arabe. Je tentai d'esquiver. Un trait de lumière passa devant mes yeux. Il alla frapper le mur en face. L'homme se précipita dans les escaliers. Je ne réfléchis pas. Dans le prolongement de mon esquive, mon bras se tendit, le cimeterre siffla dans l'air. Un choc. Silence. Bruit sourd. Puis deuxième, bien plus lourd. Le corps décapité venait de s'effondrer dans l'escalier.<br><br>\\ Dehors, les cris d'Harchan avaient inquiété les passants. Je reconnus la voix de Mustapha qui s'élevait, feignant une bousculade ou que sais-je. Je regardais le corps sans vie écroulé sur les marches, le sang coulant sur le bois. Ma main tremblait et mes tempes battaient la chamade, ruisselantes. Maximus et Aïello me regardèrent furieux. Je haussai les épaules : « Hé ! Il m'a envoyé un éclair ! » Je revins à la pièce et fouillai rapidement l'espace exigu. Il y avait des livres et des documents. Les livres semblaient ésotériques. Je pris le tout sous le bras. <br><br>\\ En bas, Aïello lança un sort de Retour à la Poussière. Le corps disparut. La tête aussi. Nous écoutâmes les bruits de la rue. L'intervention de Mustapha avait trompé puis calmé la rue. Nous ramassâmes la poussière pour la mettre dans une bourse. Je refouillai la pièce à l'étage, ne trouvai que quelques pièces. Puis je dévalai les escaliers couverts de traînées de sang. Nous entendîmes 3 coups rapprochés et 2 plus longs. Le signal ! La femme revenait. Nous sortîmes et quittâmes la rue.<br><br>\\ À peine passé le coin, un cri résonna derrière nous, déchirant : « Au secouuuuuurs ! » Pour sûr, les traces de sang venaient de faire leur effet. Une voix s'écria : « Ils sont partis par là ! » Nous accélérâmes le pas, sans courir pour ne pas ameuter les passants. Je les entendis dans mon dos. « Au voleur ! » Mustapha regarda en arrière : « Ils sont 4 ou 5 ! » Maximus, Aïello et les grogs étaient devant. Aïello se retourna. « Les livres ! Vous les avez volés ! ». La Prima revint et les 5 hommes nous encerclèrent, Mustapha, elle et moi. « À la gaaaarde ! » Deux hommes se jetèrent sur moi. J'esquivai et brisai le cercle. Aïello et Mustapha en profitèrent. Nous nous mîmes à courir. Coin. On tourne. Nouveau coin. Tourner encore. Coin. Encore, et... Je freinai sec. Nous étions sur le port. Devant nous, des galères militaires mouillaient et partout sur le quai, des dizaines et des dizaines de soldats.<br><br>\\ Nous filâmes à travers la cohue. Derrière, les poursuivants étaient toujours plus nombreux, décidés à se faire justice. Une foule compacte courait, à laquelle des soldats commençaient à se mêler. Maximus tenta de les ralentir en lançant des pierres. Je visai une ruelle sur la gauche. Aïello et Mustapha me suivirent. Des cris. Je me retournai. Ils venaient de se faire plaquer au sol au milieu du quai ! Mes bras tenant toujours les livres et documents volés, je zigzaguai dans la ruelle, bousculant les pêcheurs et les mendiants. Certains tentaient de m'agripper. J'entendis de nouveaux cris. Et un rugissement caractéristique. Aïello venait de se relever, jetant au loin l'homme qui était sur elle. Elle se mit à courir, dérapa, tomba lourdement. Plusieurs hommes se jetèrent sur elle. Elle se releva aussitôt, en poussant un hurlement, faisant tomber les assaillants comme des pierres se détachant d'une falaise. Elle se précipita dans la ruelle. Maximus se faisait passer pour un poursuivant maladroit qui ralentissait la foule par ses bévues. Au moment où Aïello pénétra enfin la ruelle étroite, le mage blond s'écrasa au sol, faisant tomber plusieurs assaillants. Aïello tourna le coin, disparaissant. <br><br>\\ Quelques minutes plus tard, les derniers poursuivants, dont Maximus, avaient abandonné. Aïello ayant trouvé un coin sombre pour changer de taille, ils ne la trouvaient plus. Nous nous retrouvâmes essoufflés à l'Auberge du Croissant de Lune. Mes bras serraient les livres. Kia et Zamma nous avaient rejoints. « Où est Mustapha ? » Un regard d'Aïello suffit : il avait été pris. Je fermai les yeux, un goût amer envahissant ma bouche.\\ [[amresume_20080523|La suite de l]]' [[am_resume_20080523|enquête]]\\ PS :\\ - Fin printemps 1166, Ainhoa revient avec un(e) apprenti(e)\\ - Galena récolte 13 Herbam\\ - Vedra a échangé 9 Herbam contre 8 Animal
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