Voir la source de Amresume 20080208
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<h4>> [[ars_magica|Ars Magica]] > [[amannales_andalouses|Annales Andalouses]] > [[amresumes|Résumés]] > Séance du 8 février 2008 : Automne 1165 (fin) - Hiver 1165-1166</h4>\\ ---- \\ <h1>Petit manuel du ratage intégral d'enquête ou cas d'école de ce qu'il ne faut pas faire</h1><br>\\ <br>\\ < { [[amresume_20071214|La fin de l]]' [[amresume_20071214|automne 1165]]}<br>\\ <br>\\ {(Séance en très petit comité, à savoir Jan, Greg et Yahyâ, avec de l'énergie pour 6. D'où ce compte-rendu 200% subjectif, Korman se laissant aller. N'allez pas croire : la séance, elle, fut très bonne ! )}<br>\\ <br>\\ <h2>1. Rien ne va plus</h2>\\ Quelle plaie ! J'étais cloué au lit, fiévreux, grinçant des dents, ma tête prête à exploser. Mes blessures mettaient du temps à cicatriser et je me morfondais à faire tourner, encore et encore dans ma tête, les plans les plus alambiqués pour savoir comment empêcher les Reconquête de faire main basse sur le reste de la péninsule. Préférant les dernières tiédeurs de l'automne finissant à la fraîcheur humide de mon sanctum - un ensemble de grottes aux lignes abruptes et au mobilier plus que spartiate, je restais à l'abri d'une tente dressée sur une des tours de garde nouvellement dressées par Maximus. Je sortais de temps en temps pour admirer la Sierra, ses lignes douces, ses profondeurs embrumées, ses pentes herbeuses au vert jaunissant. Puis, mon regard glissait immanquablement sur la structure où je me tenais, mur épais qui barrait l'accès à la vallée des Gardiens, projetant son ombre sur la pente extérieure et la route descendant vers le village du col. Maximus, aussi têtu et obtus qu'il soit, était doué avec les éléments. Et sa maîtrise se manifestait dans les lignes parfaites qu'il avait tracées pour tailler puis assembler les immenses blocs de pierre dressés désormais entre les deux falaises dominant la vallée. Les peupliers ne semblaient pas s'offusquer de cette intervention humaine. Ils se dressaient sur plusieurs dizaines de mètres de hauteur, riant de ce mur et de ceux qui s'y tenaient, préférant goûter du vent venant jouer avec leurs branches et leur feuillage. Oui, les hommes s'étaient installés, depuis plus de 10 ans, et leurs marques étaient omniprésentes. Derrière le mur d'enceinte, le lac était entouré de plusieurs demeures et grignoté par des laboratoires en pilotis. Un escalier menait désormais au sommet du promontoire recouvert de son éternel filet à mousse, et une porte immense marquait l'entrée de notre covenant, au coeur de la falaise. En laissant mon regard grimper le long de la paroi, je reconnaissais sans peine les ouvertures destinées à faire entrer de la lumière au coeur de nos sombres cavernes, et, au sommet, quelques aménagements supplémentaires destinés à développer des usages futurs. Enfin, au fond de la vallée, entre les bassins créés par les petites chutes d'eau et les ruisseaux qui s'en échappaient, un cimetière avec ses sépultures pauvres et tristes. Je revins à la Sierra. Elle semblait insensible à notre présence, ses montagnes se riant de nos courtes existences. Nous n'étions que des fourmis tandis que ses sommets défiaient l'éternité. <br>\\ <br>\\ Je poussai un profond soupir. Aïello était repartie quelques minutes auparavant. Elle avait évoqué les multiples frustrations de ses sodalès : Antoine et Siméon pestaient de ne pouvoir accéder au vis enterré avec Saluki et désormais interdit ; Siméon geignait sur le non vote de sa proposition pour créer de l'or, Anne fulminait sur les affronts qu'elle avait subis, Maximus pestait contre tout et rien, bref, l'entente cordiale. Cette atmosphère me pesait de plus en plus. J'avais besoin d'air. Mais mon corps devait récupérer, se réparer et retrouver son harmonie première. Forcé de supporter mes compagnons, j'étais plongé moi aussi dans une colère noire.<br>\\ <br>\\ Bouktir nous quitta vers la fin de l'automne, faible et encore fort choqué de son accident. Son départ nous laissait entre nous et nos turpitudes. J'essayai d'aider Shirin par l'entremise de Anne mais je ne savais pas vraiment si la mage lui transmettait ce que je lui communiquais. La situation empira encore lorsqu'un soir, nous apostrophâmes Aubrin, inquiets de ne plus voir Artemisia. Le vieux mage bredouilla : "Tiens donc ? Je ne vous l'aurais pas dit ? Mais si, mais vous ne m'avez pas écouté. Artemisia... euh... elle est partie." Partie ? Oui. Définitivement ? Sans doute. Mais pourquoi ? Boarf ! Aucune idée. Aubrin s'entêtait et ne voulait rien lâcher. Visiblement, quelque chose s'était produit au sein du sanctum du vieillard. J'insistai longuement pour découvrir le pot aux roses, rusant comme mille diables. Aubrin ne lâcha rien.<br>\\ <br>\\ Artemisia partie, c'était une catastrophe ! Une voix de moins, la seule Merinita roman évaporée, plus de moyen de traquer Tormigus... [[au_-del|Au-del]]à de ces éléments de politique hermétique, Artemisia avait été un élément modérateur, certes très discret mais quand même ! Son caractère hésitant, sa prudence et sa capacité à agir en se taisant étaient autant de dons qui allaient faire grandement défaut au covenant. Curieusement, la plupart des mages ne pestèrent pas très longtemps. Seul Maximus pesta de se retrouver seul avec Aubrin. Artemisia n'allait donc manquer à personne ? Mon humeur vira au noir abyssal.<br>\\ <br>\\ L'hiver approchait, nos tensions se répercutaient dans la Turbula. Abdel Kader fit le point de nos comptes. Très simplement : nous étions à sec. L'hiver s'annonçait rude. Siméon en profita pour revenir avec sa proposition : il y avait moyen, disait-il, de produire de l'or, beaucoup d'or, à peu de frais. De quoi vivre longtemps comme des rois. Mais il fallait un mage doué en Terram et il fallait préparer les sorts adéquats. Maximus promit de s'y atteler dès le solstice. <br>\\ <br>\\ Antoine était parti à Sader avec la tête de bouc et 2 grogs ; Molos travaillait à améliorer la récolte d'Herbam sous les labos ;Siméon avait passé quelques temps à récolter des glands et des truffes, mais l'aura féerique de la forêt diminuant, la moisson était de plus en plus maigre. Galena avait recueilli de quoi obtenir 6 pions de Creo sur les peupliers ; Aïello tentait des conciliabules dans tous les coins et je ne pus me dégager de ma mauvaise humeur que grâce à une lettre arrivée de mon aimée. Relegare m'annonçait venir en 1166 pour visiter mon nouveau domicile. La nouvelle fut accueillie comme d'habitude par des moqueries grossières et stupides de la part de mes sodales. Siméon fut le plus cruel, annonçant qu'il lancerait un sort anti-démons sur son sanctum. Il était très sérieux. Je faillis l'étrangler avec sa mauvaise foi.<br>\\ <br>\\ <h2>2. Le passage à l'hiver</h2>\\ Aïello et moi tentâmes d'apaiser les choses en organisant une petite fête. C'était l'occasion de réunir les grogs, de ressouder les liens et d'amorcer l'entrée dans la saison froide. Réunis à l'intérieur du covenant, nous pûmes nous régaler de bons plats préparés avec les légumes et autres récoltes favorisées par les sorts d'Ainhoa au village d'Esperanza. Anne sortit même sa harpe et nos coeurs se réchauffèrent.<br>\\ <br>\\ Le lendemain, un autre rituel démarrait, qui concernait le village du col. En bons délégués du Sultan, nous descendîmes à quelques-uns sur la place du village, je fus requis pour régler les points à l'ordre du jour ainsi que les petits conflits entre habitants. Nous sentions que si la relation entre l'imam et Abdel Kader restait tendue, notre intendant avait repris les rênes avec le précieux concours de Smira - et ses prêches nocturnes - et de Medmed. L'ambiance fut moins joyeuse qu'au covenant mais néanmoins, nous rentrâmes satisfaits.<br>\\ <br>\\ Le lendemain, Antoine réapparut au covenant avec quelques nouvelles :\\ - Azadel n'était pas très content de voir débarquer une tête de démon dans son Aegis et allait convoquer Zarastra ;\\ - il demandait où en était notre enquête. Antoine avait répondu benoitement qu'elle était en cours.\\ - Notre cher Bonisagus avait enfin passé la saison à la bibliothèques et avait trouvé quelques textes intéressants, en notant également la présence d'ouvrage d'Ishandrar. {{Mais Antoine voulait que nous réfléchissions plus loin.<br>\\ <br>\\ Un Conseil des mages s'ouvrit alors et notre ami prit la parole : <br>\\ "Sodalès. Je veux bien explorer l'intégration potentielle de la magie arabe dans la magie hermétique comme nous l'avons décidé, mais ce projet entend briser ni plus ni moins les limites de la magie hermétique. Cela nécessite des ressources humaines et du vis sur 5 à 10 ans ! (Brouhaha dans la salle. Antoine leva la main pour obtenir le silence). Nous, Bonisagi, avons développé des méthodes de recherche pour ce type de projet. La procédure peut se résumer ainsi.\\ - D'abord, il faut INVENTER un sort NOUVEAU, sans doute un Intellego Vim en ce qui nous concerne.\\ - Ensuite, il faut passer une saison à étudier l'effet de ce sort sur l'interaction. Là, (il hésita) la chance joue. Hum. Cela peut prendre plusieurs saisons mais il faut essayer et essayer encore jusqu'à ce que quelque chose marche... ou rate ! (ricanements dans la salle). Il faut, en général 2 saisons au moins pour faire une trouvaille.\\ - Quand on a une trouvaille, il faut préciser qu'elle a une certaine valeur en lien avec la magnitude du sort (par exemple, entre 3 et 5 points). Au bout de plusieurs trouvailles, on cumule leurs valeurs et à un certain niveau (par exemple 40 points) on a quelque chose de sérieux.<br>\\ <br>\\ Ce qu'on peut faire, c'est qu'il y ait toujours des mages sur le projet. Je coordonnerais et prendrais des petits éléments de chacun. Du côté arabe, il y a plein de textes là-dessus. D'autres mages pourraient aller les chercher et les rassembler. A Sader, il y a la moitié de ce qu'il nous faudrait, mais le problème est qu'ils ne veulent pas partager. Ishandrar a tout le savoir arabe en ce qui concerne l'astronomie et en a copié une infime partie dans la bibliothèque de Sader (nouveaux murmures au sein du Conseil). A-t-elle déjà atteint notre objectif ? Je n'en sais rien. Voilà ce que je voulais vous dire. Je vais passer la prochaine saison en étude personnelle. Cela nous donnera le temps de réfléchir. Tenons un Conseil au printemps pour décider car c'est là une décision importante qui nous engage pour une longue période..." Il se rassit dans un grand silence. Je le regardai et hochai la tête, en signe d'approbation. Aïello fit le tour des mages, et entérina la proposition d'Antoine : on en reparlerait au printemps.\\ Nous en vînmes ensuite à la mission que nous avait confiée Azadel.}} J'étais prêt et je soutins avec force la nécessité de la mener à bien. Les autres mages renâclaient, énervés de se sentir comme les laquais d'Azadel. La discussion dura ce qu'elle devait durer avant d'aboutir à une conclusion assez inattendue : oui, Aquae Arcanum allait remplir la mission, mais non, tous les mages n'y participeraient pas. Seuls 2 d'entre eux iraient en quête de Tsiniah : Korman, pour son arabe et son envie d'en découdre, et Siméon, pour sa faculté à sonder les esprits. Je regardai le conseil, éberlué. Visiblement, tous les mages semblaient avoir d'autres priorités. Même Siméon qui se plia à la décision en râlant à qui mieux mieux.<br>\\ <br>\\ Le mage rabougri tenta de se consoler en ramenant sur la table son idée de créer un sort Creo Terram pour se faire des tonnes d'or. Je crus voir ses yeux devenir deux énormes pépites. Maximus et Antoine s'engagèrent à le concocter en hiver. Néanmoins, Antoine et Aïello soutenaient que c'était interdit par la loi hermétique. Commença un long débat qui aboutit à la conclusion suivante : plutôt que de demander à Duresca et de se griller dès le départ, Maximus préparerait le rituel et ensuite, on verrait. Si personne ne remarque quoi que ce soit, parfait ! Si l'affaire est éventée, nous pourrions facilement répondre : "Oups ! On ne savait pas !" Les autres mages rejoignirent cette position élaborée par Siméon et moi-même. Sur ce point au moins, lui et moi nous rejoignions.<br>\\ <br>\\ <h2>3. Qui a vu Tsiniah ?</h2>\\ Mais cela ne dura pas. Après le solstice et le rituel de l'Aegis (6 pions de Vim en moins !), nous nous retrouvâmes sur la route, Siméon et moi. Lui à dos de mulet, moi sur mon cheval, le fidèle Kalima. C'était un hiver doux. Les voies étaient encore bien dégagées et nous n'eûmes aucune difficulté à rejoindre les routes du Sud. Les Almohades avaient affirmé leur emprise. La sécurité des voyageurs en tirait grand bénéfice (nous n'eûmes aucun problème durant toutes nos pérégrinations), mais la vie des localités était devenue plus terne également. Siméon, lui, était carrément chiant, ne cessant de grommeler, de regimber, de pester, de bouder, de grogner. Je n'en pouvais plus ! Je tentai à de multiples reprises de lui expliquer les éléments politiques présents, les enjeux ainsi que la personnalité de Tsiniah, lui partageant toutes ces données patiemment récoltées pendant des années de voyages et de contacts. Le crétin se mit à chanter pour ne pas m'entendre !!! Je pestai, le maudis à 20 reprises avant de lui souhaiter les plus belles flammes de l'enfer. Nous arrivâmes alors dans la région de Valence.<br>\\ <br>\\ Nous commençâmes à interroger les passants, les paysans dans leurs champs, les commerçants devant leurs établis, les femmes autour du puits, les vieillards sur leur banc, les enfants jouant sur les places. Rien. Siméon, lui, s'arrêtait dès qu'on arrivait en vue d'un bourg important, quittait la route pour s'enfoncer dans un bosquet, attrapait un caillou et créait un lien arcane. C'était bien pensé mais lorsque je le complimentai, il eut un sursaut de mépris qui me fit regretter amèrement de ne lui avoir balancé plutôt une bonne torgnole dans la g...<br>\\ <br>\\ L'ambiance dans les villes autour de Valence était particulière. Les soldats avaient pris le contrôle des lieux, les ports servaient de bases navales, les juifs étaient enfermés dans leurs quartiers et les chrétiens placés hors des enceintes - ce qui me fit grincer des dents : le prix d'un pouvoir stable en Ibérie arabe était décidément bien lourd à payer. Le calme régnait et je le regrettai amèrement. Sursautant sur sa mule, le visage caché par la capuche de la djellaba, Siméon jouait - très mal - le rôle de mon servant. Et nous allions en venir aux mains à force de sarcasmes et d'insultes lorsqu'enfin, un passant nous dit : "Oui, on connaît la femme à la burka rouge." A partir de ce moment-là, les informations arrivèrent au compte-gouttes. Jour après jour, les données s'accumulaient. Tsiniah avait une kyrielle de noms : Alima, la Rouge, la Voyageuse. Dans les villes, elle était connue des pauvres âmes qui veillaient sur les universités et les bibliothèques fermées. A chaque fois, nous croyions toucher au but, à chaque fois notre calvaire se prolongeait. Siméon se mit en tête de m'apprendre la magie, puisque je n'étais pas un mage ! Je lui répondais invariablement que j'étais prêt à un combat à mains nues, histoire de tester ses aptitudes physiques. Même nos bêtes se mirent à se chamailler, la mule cherchant sans cesse à mordre mon tendre Kalima. Après 6 semaines de recherches pénibles (je haïssais désormais Siméon), nous repassâmes pour la deuxième fois à Alicante. Et là, on nous parla d'une maison. Tsiniah était là !<br>\\ <br>\\ Alicante était une ville prospère, jadis florissante mais couverte désormais d'une chape de plomb bien connue désormais. Les Almohades étaient aisément reconnaissables à leurs turbans sombres et leurs traits burinés. Les femmes marchaient voilées, visages masqués. Les soldats étaient partout, Alicante étant la dernière cité avant Valence. Siméon ricana et je ne pus éviter la rixe qu'en me concentrant sur la mission. Je tentai d'expliquer que si nous étions là, c'était sans doute pour servir de pions à Azadel, mais peut-être aussi pour laisser une chance à Tsiniah. Siméon balaya tout cela et résuma sa tactique : "On dit tout." Je tentai de discuter, il ne voulut rien entendre. Déjà, il était devant la porte de la demeure où Tsiniah était censée se trouver. C'était une magnifique maison appartenant à un riche marchand pour l'heure en voyage. Il avait prêté ses appartements à la Rouge. Siméon leva le poing. Je le retins et me plaçai en avant. Je frappai et bientôt une voix se fit entendre :<br>\\ "- (Servant) Oui ?\\ - (Korman) Bonjour, nous venons voir Dame Tsiniah." Cliquetis et la porte s'ouvrit. Un homme nous fit signe d'entrer :\\ "- (Servant)Qui puis-je annoncer ?\\ - (Korman) Je suis Korman Ibn Malikhan et voici Siméon.\\ - (Siméon) Siméon EX Criamon.\\ - (Servant) Pardon ? Excrément ?\\ - (Korman, après avoir silencieusement ricané) Non, mon ami. EX-CRI-A-MON. Non, ne répétez pas. C'est une souffrance pour cet homme." Le servant s'éclipsa quelques instants. Il revint avec la réponse : "Revenez demain." Et il nous congédia.<br>\\ <br>\\ <h2>4. Dans le salon de la Voyageuse</h2>\\ De retour en ville, Siméon exigea qu'on augmente nos revenus pour améliorer notre séjour. Le Criamon était de moins en moins ascétique ! Je finis par céder et nous trouvâmes une auberge au fond d'une impasse des bas-quartiers. En insistant un peu, nous pûmes accéder à une table de jeu clandestine. Siméon n'eut aucune difficulté à prévoir les coups de ses adversaires et, auréolé d'une "chance" insolente, il se retira, la bourse pleine de pièces sonnantes et trébuchantes. Avec cela, nous pûmes opter pour une bonne auberge et nous rafraîchir. J'avoue que l'idée de Siméon n'était pas si mauvaise. Je pouvais assouvir mes penchants pour le confort. Le soir, après dîner, je trainai sur la terrasse au sommet. La ville n'était pas énorme mais, là comme ailleurs, je devinai sous la chape de plomb les multiples poches secrètes où chacun pouvait laisser aller ses pulsions. L'hypocrisie était omniprésente et je me demandai combien parmi les Almohades eux-mêmes étaient encore intègres...\\ Le lendemain, nous commençâmes par un petit tour sur le port. En laissant traîner nos oreilles, nous apprîmes assez vite que la majeure partie de la flotte almohade était rassemblée à Alicante et qu'un blocus de Valence se préparait. Visiblement, tout le monde le savait mais personne n'en parlait ouvertement.\\ "- (Korman, lâchant à son compère) Si les gens le savent, les chrétiens doivent sûrement être au courant aussi. Et avec eux, les démons !\\ - (Siméon) Il y a des démons ici aussi !\\ - (Korman, haussant les épaules) Mmm... en tous cas, il y a des anges !" Siméon avait bien compris mon allusion à Saluki mais il préféra se taire. Lorsque midi sonna, nous étions de retour devant la porte de Tsiniah.\\ Quelques minutes plus tard, le servant de la veille nous conduisait à travers les salles marbrées jusqu'à une porte encadrée d'une belle ogive peinte en rouge et blanc. La porte, taillée avec finesse dans un bois délicat, s'ouvrit sans bruit et nous découvrîmes le salon au fond duquel, couchée sur une montagne de coussins, trônait la femme à l'éternelle burka rouge. Nous nous approchâmes, moi avec respect, Siméon en se baladant comme s'il était au marché. Les yeux noirs de Tsiniah nous suivaient. Pas un mot n'avait encore été prononcé. Nous nous assîmes sur les coussins qui nous attendaient. Entre elle et nous, une table couverte de pâtisseries fines et d'une théière fumante. Le servant versa le thé dans les tasses et nous les présenta. Je regardai la Tremere. La robe censée cacher le corps en dévoilait les courbes sensuelles. Les seins lourds, la taille fine, les hanches pleines, les cuisses fuselées et les jambes interminables, Tsiniah avait visiblement des trésors cachés. En même temps, son silence, ses gestes, sa distance, tout évoquait une grande froideur. Je fus tiré de ma contemplation par un long sluuurp et un bruit de machouillis. Je tournai la tête : "Siméon ! Mais que..." Siméon s'empiffrait, piétinant toutes les règles de base de la politesse ! Je bafouillai à l'intention de notre hôtesse : "Pardon, madame, mais mon compagnon ne connaît pas les règles de l'étiquette la plus élémentaire..." Tsiniah ne réagissait pas. De tous nos hôtes, seul le servant témoignait de mouvements. Même les eunuques encadrant la porte dans notre dos restaient de marbre. C'était très déroutant. Comme s'il n'avait rien entendu, Siméon prit la parole :\\ "- (Siméon, en latin) [[pouvons_-nous|Pouvons-nous]] parler librement devant ces eunuques ?" Je le regardai, outré. Tsiniah fit un léger mouvement d'assentiment. "Bien. Voilà, nous sommes venus, envoyés par Azadel, pour savoir si vous savez quoi que ce soit sur la transmission du secret du Parma Magica à des mages arabes.\\ - (Korman, en arabe) Madame, Siméon parle avec rudesse et il résume un peu fort la situation..." Je tentai d'expliquer la façon dont nous avions appris la nouvelle, les inquiétudes nées de cette nouvelle et la demande sybilline d'Azadel pour en savoir plus du côté de Tsiniah : "En tant que mage engagée auprès de nos frères arabes, vous qu'on surnomme la voyageuse, vous avez peut-être entendu parler de quelque chose...\\ - (Tsiniah, après un long silence) Je ne sais rien. Allez le dire à votre supérieur.\\ - (Korman) Hum... Madame, pardonnez mon outrecuidance mais je me permets d'insister. Vous n'êtes pas sans savoir que cette affaire pourrait, dès le prochain tribunal, avoir des conséquences désastreuses. Vous qui êtes la plus grande Tremere d'Ibérie avez compris que si cette affaire passe, si les Reconquête arrivent à convaincre l'assemblée, alors il en sera fini des romans et du fragile équilibre obtenu. Une nouvelle croisade sera lancée et des mages hermétiques afflueront de partout. Je ne donne pas cher des nouveaux maîtres mondains d'Ibérie. Ni de nos vies. Nous avons pris des risques pour venir à vous... si un détail même infime avait été porté à votre connaissance, de grâce, Madame, dites-le nous !\\ - (Tsiniah) Je ne sais rien. Allez le dire à votre supérieur.\\ - (Siméon, paternaliste) Allons, Korman, écoute la dame.\\ - (Korman) [[pardonnez_-moi|Pardonnez-moi]] encore, mais Azadel n'est pas notre supérieur. Certes, il nous envoie pour de multiples raisons, mais si nous avons accepté de venir, c'est parce que nous croyons sincèrement servir, même très humblement, la cause des romans et la stabilité de l'Ordre." Tsiniah fit un geste et le servant nous invita à sortir. Siméon était déjà debout. Ce rustre ne m'avait soutenu à aucun moment. Je me tournai une dernière fois vers "Alima" : "Madame, je prends bonne note de votre réponse. Néanmoins, nous serons quelques jours encore à l'Auberge du Croissant de lune. Si un souvenir, une bribe vous revient, vous savez où nous trouver. Nous sommes à votre disposition." Tsiniah ne réagit pas. Elle semblait faite de granit. Je sortis à mon tour, décontenancé. Et ivre de rage sur Siméon. Si je pouvais...\\ Heureusement, à peine sur la rue, une femme en burka nous aborde avant que j'aie le temps de m'emporter. Siméon commence à la rabrouer pour passer mais je le retiens. J'ai reconnu, moi, Aïcha, l'apprentie de Tsiniah. Et de faire la leçon à Siméon : "Tu es bigleux ou quoi ? Burka là (et je montre la porte), burka ici, il y a forcément un lien, non ?" La jeune femme reste impassible. Puis, d'une voix douce et hésitante, elle se lance : "Hum, messires j'ai cru entendre, en passant devant la porte, que vous cherchiez à entrer en contact avec des mages arabes. Je ne connais rien en politique mais je pense que ma maîtresse a gardé quelque ressentiment contre votre covenant depuis le dernier Tribunal. Néanmoins, j'ai été si bien accueillie chez vous que... que je peuxpeut-être vous aider. Il y a dans la ville deux mages rakis, Ouloub et Abib. On dit qu'ils ont des problèmes. [[peut-|Peut-]]être que si vous les aidiez, vous pourriez avoir une meilleure communication avec ma maîtresse ?" Je la remerciai vivement, lui promettant de ne rien dire de sa divulgation à Tsiniah. Elle nous indiqua ensuite la mosquée Blanche avant de nous expliquer qu'en cas de désir de la contacter, nous n'avions qu'à nous adresser au portier. Moi qui avais essayé de lui trouver un lieu de rendez-vous plus discret, je commençais à penser que l'aide d'Aïcha était moins spontanée qu'il y paraissait. Je la remerciai encore et elle s'éloigna. Le lendemain midi, nous étions à la mosquée blanche.<br>\\ <br>\\ <h2>5. La lumière et les ténèbres</h2>\\ Après la prière, les hommes se dirigeaient habituellement vers les salons de thé qui bordaient la belle mosquée en pierres blanches. A l'ombre de quelques feuillages encore tenaces, les uns devisaient, les autres buvaient et les derniers jouaient. Ouloub et Abib étaient des habitués. Nous n'eûmes aucune difficulté à les trouver, assis à leur table préférée, jouant aux échecs. Siméon, faisant preuve d'une finesse toute personnelle, fila sur eux et les aborda :\\ "- (Siméon) Bonjour. Je me présente : Siméon. Voici Korman. Nous cherchons à entrer en contact avec une amie commune et nous pensons que vous aider serait un bon moyen pour obtenir audience auprès d'elle." Evidemment, les deux nous regardèrent avec des yeux ronds :\\ - (L'un d'eux) Vous voulez nous aider aux échecs ?\\ - (Korman) Hum. Pas vraiment. Mon ami a oublié de préciser quelques détails. L'amie commune est Dame Tsiniah. (Leurs regards suffirent à me confirmer qu'ils la connaissaient) Vous savez son caractère... Disons que nous avons eu un petit différend et nous voudrions réparer notre bévue...\\ - (Les deux) Ah ça ! Il n'est pas bon d'avoir la Voyageuse du mauvais côté ! Elle a un sale caractère, ouhla ça !\\ - (Korman) Aussi, avons-nous appris que vous auriez peut-être quelques soucis et nous avons pensé qu'une aide serait peut-être un atout supplémentaire ?" Les deux mages se regardèrent. Siméon expliqua :\\ - (Siméon) Nous sommes comme la Voyageuse, nous avons quelques... facilités... Par exemple..." Et Siméon de fixer Ouloub dans les yeux, puis de se tourner vers Abib : "Vous alliez déplacer votre cavalier ? N'en faites rien. Il a prévu ce coup-ci (il déplaça un pion), celui-ci (un fou fit vaciller le cavalier), celui-là (le fou s'avança) et enfin un mat en trois coups." Les pièces volèrent sur l'échiquier. Ouloub était ahuri :\\ - (Ouloub) Ben ça ! Il a... comment je vais faire maintenant ?" Et Abib de ricaner en déplaçant sa dame." Les deux mages finirent par se lever et ils nous emmenèrent comme de bons vieux amis vers des lieux plus discrets.\\ Les jardins d'Alicante étaient souvent petits, mais leurs lignes sinueuses en faisaient des écrins où l'on aimait se perdre. Des roses tardives lâchaient leur parfum capiteux sur les allées de gravier blanc. Et les arbustes dévoilaient qui un banc caché, qui une petite source rafraîchissante. Assis au fond d'un écrin de verdure, Ouloub et Abib entreprirent de nous expliquer leur problème.\\ Les Fils de la Lumière, "des gens très bien", étaient devenus depuis un an beaucoup plus sûrs d'eux-mêmes. Avec l'arrivée des nouveaux dirigeants, quelques exécutions démonstratives avaient convaincus les mages arabes de garder un profil bas. Dans ce monde étouffé où la magie était devenue taboue, les Fils de la Lumière rompirent la solidarité entre clandestins et voulurent imposer leur pouvoir à tous, y compris par la force. Dernièrement, leur force était devenue plus difficile à résister, comme si la magie avait perdu contre eux de son effet. Pris entre le marteau et l'enclume, les autres mages résistaient en partie aussi grâce à la répression almohade qui empêchait la mouvance d'agir trop ouvertement et trop brutalement. Mais ces hommes étaient aussi considérés comme des hérétiques. Comment pouvaient-ils être aussi sûrs d'eux ? Pour Siméon et moi, la réponse était claire.\\ Ouloub et Abib nous demandaient donc de les aider à calmer un peu les Fils de la Lumière. Il s'agissait d'une mouvance d'une dizaine de membres, un groupe hétéroclite comptant des jeunes voire des néophytes, assez militaires dans leurs manières et leurs pensées. Issus de la région, ils respectaient l'autorité d'un gourou venu de Damas, il y a très longtemps de cela : Zafran Ben Haram. Nous savions donc que la source du secret devait être autre... Ils logeaient dans la Maison des Etoiles, une hacienda située hors de la ville et où ils ont pu échapper à la vigilance des enquêteurs de la Foi.\\ Les mages n'avaient plus rien à perdre : s'ils étaient dénoncés, ils dénonceraient aussi les Fils de la Lumière. Nous apprîmes que ceux-ci s'appuyaient sur une magie assez personnelle, puisant sa source dans le feu, la lumière et en elle-même. L'emploi de la force était justifié par une certaine mystique. Ouloub et Abib ne comprenaient pas pourquoi ils en étaient arrivés à cette situation. Que certains parmi eux aient été blessés voire proprement éliminés... c'était insensé. Ils conclurent par une rumeur. On racontait qu'un autre mage, venu du Nord, était venu "foutre le bazar" chez eux. On le surnommait le "Porteur de flammes". Siméon et moi croisâmes nos regards. Nous en savions déjà beaucoup.\\ Le soir tombait et les deux compères nous remercièrent. Un rendez-vous fut fixé le lendemain. Nous rentrâmes à l'auberge et là, les choses se gâtèrent.\\ Siméon voulait aller en dix minutes (merci les liens arcanes) au covenant pour faire envoyer quelqu'un à Azadel. Il estimait que l'affaire concernait désormais les hoplites. Je refusai, arguant que nous n'en savions pas assez et que nous allions brûler l'élément principal de l'affaire, à savoir l'identité de celui qui avait trahi le secret du Parma. Pour Siméon, aller à l'Hacienda comme je le proposais était stupide : si les Fils de la Lumière détectaient notre habilité magique, nous étions cuits. Il préférait un passage en force, avec des renforts, afin d'éliminer les mages et d'interroger leur esprit. Le ton montait et je ne voyais rien de bon à voir un orage éclater entre nous. Je cédai finalement à l'idée de nous rendre à Aquae.\\ Il fallut dix minutes (le temps de repos entre deux sorts de tunnel intangible) et nous fûmes au covenant. Aïello nous vit arriver avec étonnement : "Avez-vous arrêté l'enquête ?" Nous tentâmes de lui expliquer la situation, Siméon avançant ses arguments d'extrême prudence face à l'Ordre, moi dénonçant la bêtise et les multiples erreurs grossières commises par le Criamon. Aïello refusait de convoquer un conseil et voulait que nous menions à bien notre mission. J'étais excédé face au caractère buté de Siméon qui ne voulait entendre aucune autre option que celle d'aller voir le Praeco. Je finis par céder une nouvelle fois, mais à la condition que JE parle et qu'on laisse au Praeco la possibilité de ne pas être impliqué. Siméon accepta.\\ Dès le lendemain, Siméon lança un enchaînement de sorts (léviter, voir au loin, cibler un point d'arrivée, ouvrir un tunnel intangible à vue, se téléporter, prendre un objet, créer un lien arcane, léviter, etc.) En une journée, il était à Sader. Il revint au covenant où j'avais été entretemps soigné de mes dernières plaies. Un jour de repos et nous voilà repartis.\\ A Sader, nous demandâmes une audience auprès d'Azadel qui nous reçut dans son salon. Une pièce absolument magnifique, décorée avec goût, disposant d'un grand confort sans jamais paraître excessif. Tout l'inverse de Ali Pacha ! En premier lieu, je demandai humblement au Praeco de bien vouloir me soigner. La suite de sorts que j'avais dû lancer pour venir jusqu'ici m'avaient accablés de maux divers, me laissant étourdi, essoufflé, pris de vertiges et de nausées. Azadel accepta de mauvaise grâce. En sortant du vis de sa poche, il posa les mains et me soigna un peu. Siméon était éberlué. Quoique cette situation me laisse en dette supplémentaire vis à vis du Tremere - et cela me gênait fortement-, je ne pus m'empêcher de rire intérieurement en voyant la tête de mon détestable co-enquêteur. Une fois remis, j'entamai mes explications avec un "Imaginons, hypothèse hypothétique, que..." Et je décrivis longuement la situation, ainsi que les questions morales de Siméon qui nous avaient amenés là.\\ Siméon insista : "Dans une telle situation, il semble qu'Azadel puisse agir de lui-même comme Praeco, non ?" Azadel nous regarda. Son regard était froid, bien trop voilé pour exprimer quoi que ce soit. Il lâcha enfin : "Ce que vous m'avez raconté, est-ce la réalité ?" Je regardai Siméon mais déjà, l'infâme acquiesçait : "Oui. Tout est réel." Azadel demanda la localisation de Tsiniah puis nous remercia. Siméon était déjà en partance mais je restai :\\ "- (Korman) Seigneur Azadel, pardonnez-moi mais je demande à pouvoir participer à la suite de l'enquête.\\ - (Azadel) Vous avez mené votre mission et me voici désormais impliqué. C'est moi que cela regarde désormais, Korman.\\ - (Korman, de plus en plus furieux) Non, cela me concerne toujours. Vous allez débarquer là-bas et cela nous retombera dessus, d'une manière ou d'une autre. Je déteste être impliqué dans des conflits entre mages, dont les conflits entre Tremere, sans avoir mon mot à dire. Seigneur Azadel, nous savons vous et moi que l'enjeu dépasse de loin le sort des Fils de la Lumière. L'Ibérie arabe est en jeu. [[permettez_-moi|Permettez-moi]] de...\\ - (Azadel) Merci Korman. Partez maintenant."\\ Il n'y avait plus rien à faire. Le ton employé ne permettait aucune réplique et toute la puissance du vieux mage s'y trouvait retranchée. Je dus battre retraite, le coeur amer et la bouche emplie du goût âcre de la frustration et de la rage. Les jours qui suivirent, j'évitai Siméon que j'accablais de tous les maux. Si on était arrivés à ce gâchis, c'était bien à cause de lui, de ses réticences, de sa brutalité, de son incapacité à sortir de son égoïsme et de ses petits intérêts pour mener correctement une mission assignée de force. J'enrageais et ma colère semblait ne pas avoir de fin. Je me remémorais ses railleries perpétuelles pendant 6 longues semaines passées à chercher Tsiniah, son mépris, et ses soucis moraux si soudains ! Faire de l'or en bafouant les règles, ça, ça ne l'inquiétait pas ! Traquer le traître qui menaçait l'Ordre, voilà qui le faisait sortir tout l'arsenal juridique du Code pour éviter de s'en mêler. Et quand je le croisais malgré tout, il affaichait un air satisfait qui me mettait hors de moi. Plusieurs fois, je dus sortir au vent marin pour calmer mes ardeurs.<br>\\ <br>\\ <h2>6. Une fin en lambeaux</h2>\\ Les mages présents à Sader étaient très occupés. Mais entre deux affaires, il était possible de les croiser et de leur extorquer quelques informations.\\ - A Sader, on parlait beaucoup des Almohades et des problèmes vécus par les mages arabes.\\ - On évoquait aussi l'annonce d'un nouveau covenant reconquête au prochain Tribunal, qui serait composé de bâtisseurs de cathédrale et situé à Burgos. Il s'agissait sans doute de mages intégristes qui s'appuyaient sur des connaissances très anciennes des Piliers d'Hiram. Terah, le bâtisseur d'Estancia es Karida, était allé les voir mais, alors qu'il était Bonisagus comme eux, il ne put rien apprendre ! On racontait encore qu'ils voulaient transformer la cathédrale romane en gothique.\\ - On soulevait aussi la rumeur d'un autre covenant reconquête à Tolède. Ces nouvelles me ramenèrent à mes pires craintes. Si les reconquêtes investissaient en nombre l'Ibérie, était-ce pour occuper pacifiquement le terrain conquis ? Ou pour préfigurer la guerre à venir ? Les romans de Sader étaient, eux, plus circonspects. Ils attendaient de voir. A mon avis, ils préféraient se voiler la face que de regarder l'ampleur du danger.\\ Après une semaine à fouiner dans la bibliothèque et à récolter les rumeurs, nous apprîmes qu'Azadel était de retour. Je tentai à plusieurs reprises de le voir. En vain. Je fus enfin reçu par Ali Pacha. La discussion ne mena à rien et je me bornai à rappeler que j'étais à disposition du Praeco. Siméon partit pour Aquae. Je refusai de l'accompagner et pris un bateau pour Alicante où je récupérai la mule et le cheval. Je goûtai d'une douce solitude durant les 2 semaines que je mis pour rentrer. J'avais prudemment évité d'aller seul aux nouvelles et je m'en mordis les doigts par après. J'étais en fait fatigué, épuisé, pas seulement physiquement mais aussi moralement et je ne voulais plus rien avoir à faire avec personne. Mais déjà, Aquae était en vue et ma quiétude prenait fin. trop tôt. Beaucoup trop tôt.\\ > [[amresume_20080208bis|La version selon Siméon, tout aussi partiale que celle présentée ici ]]!!!
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